- SION (Valais)
- SION (Valais)SION, ValaisChef-lieu du canton du Valais, dans la moyenne vallée du Rhône, Sion (allemand: Sitten), occupe une situation centrale, au cœur d’une région abritée, chaude, sèche et très fertile. Elle est adossée, au nord, aux contreforts du Wildhorn et du Sanetsch, couverts de vignobles, en face des débouchés du val de Nendaz et du val d’Hérens, le plus étendu des tributaires de la rive gauche du Rhône. Le premier établissement humain s’est accroché au site défensif constitué par les deux pointements rocheux de Valère et de Tourbillon, qui barrent le centre de la vallée. L’habitat initial naît sur le versant méridional de Tourbillon, puis dans la dépression occidentale, le long de la petite rivière de la Sionne. L’occupation préhistorique était très dense, comme l’atteste la richesse extraordinaire des vestiges archéologiques du Néolithique et des âges du bronze et du fer (La Tène). À l’époque celtique, c’est déjà une grosse bourgade des Seduni, nom qui, latinisé postérieurement en Sedunum, apparaît dans une inscription du Ier siècle. Les Celtes du Valais se défendirent opiniâtrement contre les Romains, qui ne les soumirent qu’autour de l’an \SION (Valais) 8. Sedunum devient un poste avancé de la pénétration romaine en Helvétie. Christianisée au cours du IIIe siècle, Sion succède à Octodurum, comme siège de l’évêché, vers 585. Détachée de l’archevêché de Vienne, cette circonscription forme, au VIIIe siècle, une province ecclésiastique, autour des grands cols alpins, avec le val d’Aoste et la Tarentaise. L’église cathédrale de Valère est édifiée dès avant le VIe siècle, et comblée de donations. En 999, le roi Rodolphe III de Bourgogne donne le comté du Valais à l’évêque Hugues, qui devient souverain temporel. Sion, capitale religieuse et politique, est à la tête d’un vaste territoire qui coïncide avec l’actuel canton du Valais. La cité obtient du prince-évêque, dès 1217, une charte de franchises et, aux XIVe et XVe siècles, les bourgeois parviennent à distendre les liens qui les attachent au prélat. Étape commerciale sur la route du Simplon, elle attire la convoitise de la puissante maison de Savoie, qui l’attaque à plusieurs reprises (1352, 1384-1392, 1475).Après la conquête de la basse vallée du Rhône par les Hauts-Valaisans germaniques (1475), Sion connut trois siècles de vie paisible et étendit largement ses possessions territoriales qui en font, aujourd’hui encore, une commune agricole très vaste. Après l’invasion et le pillage de la cité par les troupes franco-helvétiques (17 mai 1798), Sion, dotée d’un conseil municipal et d’un bourgmestre, est incorporée, avec le Valais, dans la République helvétique. En 1802, Bonaparte, qui entend contrôler les routes du Simplon et du Grand-Saint-Bernard, établit une république indépendante sous protectorat français. En 1810, Sion devient, jusqu’en 1813, le chef-lieu du département français du Simplon. En 1815, le Valais, organisé en canton, entre dans la Confédération suisse, et Sion en est la capitale politique. La cité, au pied des collines, garde, malgré les vicissitudes de l’histoire et les catastrophes qui l’ont éprouvée (incendies de 1352, 1403, 1788; inondations de la Sionne, 1740 et 1788), de prestigieux monuments, comme la cathédrale, les châteaux de la Majorie et de Tourbillon, la maison renaissance des Supersaxo, l’hôtel de ville (1660). Après la démolition des remparts (1831-1840), l’agglomération s’est largement étendue vers l’ouest. La population a augmenté rapidement (1850: 2 926 hab.; 1960: 15 917; 1987: 23 500) grâce à l’apport de l’exode montagnard, au développement des administrations et des services, du tourisme et de l’industrialisation (constructions mécaniques et électriques, électronique, textile, traitement du bois, brasseries).
Encyclopédie Universelle. 2012.